Dominique Perrault Architecture

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20 | 02 | 2015

La BNF a 20 ans !

Paris, France

Le 30 mars prochain, la BnF fêtera les 20 ans de son inauguration par François Mitterrand. A cette occasion, DPA lancera un site dédié à son histoire.

En attendant, L'OBS du 19 au 25 février publie un grand reportage écrit par Didier Jacob, "BnF, voyage dans le ventre d'un monstre", et un témoignage de Dominique Perrault.

La Bibliothèque nationale de France, qui fête son 20ème anniversaire, est une gigantesque "ville-livre" où évoluent des milliers de chercheurs, lecteurs, magasiniers, restaurateurs, pompiers...Grand reportage.


" Quand j'ai commencé à travailler sur le projet, j'ai fait une maquette du quartier. Puis j'ai traduit les surfaces de la bibliothèque en volume et j'ai construit un parallélépipède que j'ai posé au milieu de la maquette. C'était énorme. La BnF, c'est trois fois le volume du Centre Pompidou. C'est un monstre complètement encombrant du point de vue urbain. D'où l'idée d'incruster le bâtiment dans le sol et de garder les quatre angles comme les marques de ce volume enterré, l'esplanade étant en fait le toit du bâtiment. J'ai été la cible de nombreuses critiques, mais j'étais jeune. J'avais 36 ans. Et j'avais le soutien de François Mitterrand. Donc j'étais protégé. Ce qui était nécessaire parce que je travaillais quatorze heures par jour tous les jours. On a édité 220 000 plans. Et sans les outils informatiques d'aujourd'hui. Ca a permis de construire la bibliothèque en cinq ans. On sortait 2 500 mètres carrés par jour. J'allais manger un sandwich à midi et, quand je revenais, il y avait 300 mètres carrés de planchers qui avaient été faits. Mitterrand, je l'ai rencontré vingt et une fois en cinq ans. Cela crée des liens. Ce qu'il voulait, c'était construire un lieu d'étude. Je me souviendrai toujours, il venait, il s'asseyait sur une table à l'agence, et il disait, en parlant des gens qui attaquaient le projet: "Ce sont des sots." Avec le recul, on mesure le cadeau qu'il a fait à la France. D'offrir ça à une nation, c'est juste dingue. Ca ne rapporte rien. C'est 300% culturel. Il n'y a pas de tickets ici. Il n'y a pas de produits dérivés. C'est uniquement un lieu de culture, de conservation et de communication. Donc nos très chers amis chercheurs auraient dû baiser les pieds du président, au lieu de lui mordre les mollets."

Extrait du témoignage de Dominique Perrault


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