Dominique Perrault Architecture

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15 | 12 | 2016

Groundscapes épisode 1 : Fictions

Cette semaine nous entamons une série sur « Groundscapes, autres topographies », récemment publié chez HYX. Focus aujourd’hui sur les fictions, ces « utopies qui restent de l’ordre du possible ».

Sur la fonction des fictions, p. 17
« Je crois au pouvoir de la fiction, à la force sémantique et provocatrice d’improbables images venant mettre en péril les icônes de nos villes pour nous forcer à redécouvrir la puissance initiale qui les a instituées. La dimension fictionnelle a pour but de faire apparaître ce que nous ne voyons pas – ou ce que nous n’avons pas encore vu. Par des collages provocants qui changent les contextes, qui déplacent l’évidence, la fiction devient réaliste. Elle évoque comme possibles ces interventions radicales sur des sites qui semblaient définitivement figés par les concrétions de l’histoire. Les collages ne se réduisent pas à des utopies, à des fantasmagories visionnaires ; ils suggèrent des interventions inédites, vraisemblables, au cœur de nos réalités urbaines. »

Sur la fiction de l'Arc de Triomphe, p. 20
 « Lorsque l’on propose une intervention sur un objet aussi emblématique que l’Arc de Triomphe, porté par sa dimension commémorative, alors la révélation de sa fondation, de son inscription dans le territoire, ouvre comme une nouvelle façade. Cette mise en lumière confère au monument une nouvelle puissance, intensifie l’émotion. Il semble ancré encore plus profondément dans la terre, révèle l’ensemble du dispositif des salles situées en sous-sol, dévolues aux cérémonies, dont la force évocatrice s’en trouve amplifiée. La fiction possible d’un Arc de Triomphe posé sur une dalle de verre démontre que la mise en exergue du sous-sol ne réduit pas le sentiment de l’intime, du souvenir ou du symbolique. Le bâtiment n’est plus simplement posé symétriquement sur les quatre piles de ses arcades. Les reflets multiplient et divisent l’image conventionnelle du monument et changent radicalement sa relation à l’espace, et donc à la perception de son lien topographique avec la ville. »



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