Dominique Perrault Architecture

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12 | 2014   |   12 | 2015

Groundscape - Galerie DPA

Paris, France

En architecture, lorsque l’on veut séparer le dehors du dedans, on construit des murs surmontés d’un toit qui formeront une ligne entre deux milieux, l’un ouvert, l’autre fermé. Il en va de même lorsque l’on veut représenter l’indépendance entre l’air et la terre. En traçant cette ligne qui sépare le dessus du dessous, nous utilisons un modèle de représentation du réel qui, in fine, exprime la seule chose qui n’existe pas. Pourtant, c’est un modèle efficace puisqu’il correspond à la limite de notre vision. Ainsi, sous cette ligne de sol d’apparence simple, se cache un univers des possibles, de lieux inédits, existants ou à créer.

La surface de la planète ayant été livrée toute entière à notre connaissance, il s’agit là, dans le groundscape, du dernier espace à conquérir pour nos villes, qu’elles soient historiques ou métropolitaines. Cette perception du dessous des villes dans un premier temps inquiète, car on l’imagine sombre, humide et peu confortable. Mais si l’on passe de cette perception fantasmatique à une autre, plus physique et sensorielle, le groundscape offre un puissant catalyseur des réseaux urbains, une inertie thermique naturellement idéale, un respect du paysage inégalé, une mise en valeur élégante de notre patrimoine architectural et une palette unique de lumières.

Plus encore, le groundscape est économiquement à portée de main car il renferme aussi et surtout une immense réserve de foncier. Pour les promoteurs, il ouvre la possibilité d’étendre un bâtiment dans le respect de son environnement. Pour les pouvoirs publics, c’est une source majeure de revenu par la création de foncier. 

Le groundscape n’est pas nécessairement profond. Sa profondeur en est une mesure mais pas une définition. Il ne s’agit pas de vivre sous terre, mais d’inscrire nos lieux de vie dans leur terre, dans cet épiderme du sol, dans sa couche superficielle, tout en restant ouverts sur le ciel.

L’exposition s’articule autour de cinq thèmes qui montrent comment la recherche architecturale de DPA sur le « Groundscape » s’est déclinée pendant les 30 dernières années. Chaque thème a ensuite été développé suivant la même structure formée de trois parties autonomes : Chroniques / Fictions /Atlas.

Introduction : 

La première salle de l’exposition introduit le thème général du « Groundscape ».

1.       Sol artificiel 

Cette salle montre les œuvres de DPA où le projet architectural coïncide avec la construction d’un nouveau sol urbain ou naturel. 

2.       Puits 

Cette salle présente une série de projets d’architecture et d’infrastructure de « haute profondeur ». 

3.       Sol de verre 

Celle salle présente une série de rénovations radicales de projets, dans lesquels de nouveaux programmes fonctionnels ont été placés en dessous de bâtiments existants et couverts sous des canopées de verre. 

4.       Géographie 

Cette salle présente des projets en relation avec le paysage et la topographie naturelle. 

5.       Instruments 

Dans cette salle le visiteur peut découvrir tous les projets de DPA dans lesquels l’architecture a été utilisée comme un instrument pour amener la lumière naturelle à des espaces souterrains. 

6.       Vidéos 

Dans cette pièce, un vidéo projecteur présente des animations 3D de sept minutes qui décrivent des projets abstraits et d’autres plus réalistes de « groundscape ».

Trois chapitres : Fictions, Atlas, Chroniques

Fictions

Littéralement « construction imaginaire », la « fiction » revêt ici une vocation argumentative et explicative, se replaçant volontairement dans la longue lignée des grandes utopies architecturales à la française. Aimablement provocantes, ces fictions n’ont d’autre ambition que celle d’ouvrir les esprits à une nouvelle approche de la métropole et de son patrimoine, en travaillant sur son système racinaire. C’est ainsi par une stratégie de bouture que les fictions revisitent les monuments et icônes architecturales du Grand Paris afin de mieux les acclimater à un terreau métropolitain en évolution permanente.

Atlas

« L’Atlas » est un travail de recherche et d’identification d’œuvres que l’agence DPA a mené autour du ‘Groundscape’. Ce système de références, aussi bien formelles que conceptuelles, permet de replacer les expérimentations souterraines de DPA dans un environnement intellectuel qui transcende le domaine de l’architecture. L’Atlas n’est donc pas simplement une collection de documents, mais bien un outil fondamental du processus de recherche architecturale par lequel nous revendiquons à la fois l’autonomie de l’architecture et la nécessité du dialogue interdisciplinaire.

Chroniques

Depuis 1985 avec le projet de L’Université de Droit et Lettres à Angers, Dominique Perrault aura conçu en 30 années de pratique plus de 55 projets ayant attrait au « Groundscape ». L’exposition s’articule autour d’une sélection de projets de l’agence, présentés comme les documents de travail d’une recherche continue sur le souterrain. Ces instantanés de la vie de l’agence figent trois étapes du projet : la conception avec ses croquis, maquettes et perspectives, la mise en œuvre avec des images des grands chantiers, et enfin le bâti réalisé soumis à l’œil du photographe.

« Groundscape, Chroniques et Fictions » 
Galerie d’exposition DPA, Paris 
2014-2015

Plus d'informations: 
Groundscape - Galerie DPA