Dominique Perrault a été élu membre de la section d'architecture de l'Académie des beaux-arts au cours de la séance plénière du 25 février 2015. Le 22 juin prochain, il sera installé au fauteuil de Marc Saltet sous la Coupole par Son Altesse l'Aga Khan.
Son épée lui sera remise à l'issue de la cérémonie par Madame Catherine Pégard, Présidente de l'Etablissement Public du château, du musée et du domaine national de Versailles.
Communiqué de presseL'Epée
Signée par la designer Gaëlle Lauriot-Prévost, l’épée d’académicien de Dominique Perrault en renouvelle librement les codes, qu’il s’agisse de la forme générale, de l’ornementation ou de la forge. Le principe de cette épée relève d’un jeu de langage, d’un glissement sur les significations que le terme « arme » recouvre. Plutôt que la définition classique d’instrument d’attaque et de défense, c’est une acception constructive qui est ici mise à l’honneur : le fer arme le béton pour ériger le mur. À l’instar d’une barre d’armature, la surface de la lame est donc régulièrement nervurée. Ces nervures sont plus nombreuses au niveau de la poignée, constituée de la soie seulement, pour faciliter la préhension. Mais la forme générale en cône et les torsades ornementales évoquent immédiatement un deuxième imaginaire, celui des créatures fabuleuses dont la licorne est l’emblème. La réalisation de l’épée, menée en collaboration avec l’université de sciences appliquées d’Aix-la-Chapelle, fait appel à la sidérurgie de pointe : la fusion sélective par laser. Partant d’un modèle 3D de l’objet, ce procédé de fabrication additive consiste à fusionner progressivement et localement de la poudre métallique, à l’aide de lasers de haute puissance. La poussière devient ainsi matière, renversant le cycle classique de l’érosion.
Ce croisement entre culture constructive et onirisme, entre iconographie classique et technologie innovante, résulte en un objet unique, qui répond pleinement à la définition d’une épée d’académicien : « représenter un symbole de dignité et de personnalité."
Dessin: BnF. Paris, Collège des Quatre-Nations, Coupe sur la longueur de l’église, 1670
Epée: Gaëlle Lauriot-Prévost / Adagp