Dominique Perrault Architecture

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01 | 01 | 2005   |   31 | 12 | 2005

La Cité Radieuse – Ballet National de Marseille

Marseille, France

Scénographie du ballet de Frédéric Flamand intitulé « La Cité Radieuse » et interprété par le Ballet national de Marseille. 


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Implosion de la perception
  
Il s’agit de propulser le spectateur dans l’espace chorégraphique. En crevant l’écran que l’on nomme au théâtre « rideau de scène » et au cinéma « toile », on crée une vision « au-delà du miroir », fragmentée en plusieurs écrans mobiles manipulés par les danseurs.   

Ces mouvements d’écrans à taille humaine, comme des pixels géants d’images numériques, décomposent et recomposent la perception. Ainsi le spectateur peut suivre, dans le même champ visuel, le mouvement du danseur, son image filmée de derrière projetée sur son écran en mouvement, l’ensemble refilmé vu de haut et projeté sur l’écran d’un autre danseur…   

On ne sait plus si on suit une chorégraphie vue de face, vue de profil, vue de dessus. On ne sait plus où est la réalité physique du mouvement. Le spectateur assiste à l’implosion des perceptions visuelles, auditives, qui défragmentent définitivement la scénographie du spectacle que l’on pourrait aussi nommer architecture.   

C’est un travail joyeux et jubilatoire qui, comme un instrument d’optique, va découper la lumière et le mouvement comme l’on coupe un matériau solide en plaques, en tranches, en morceaux, en éclats...   

La notion de « cité radieuse » existe enfin !   

Elle n’est pas contrôlée par une géométrie névrotique, mais par la production d’irradiations de sons, de lumières et d’images, qui rendent radieux ceux qu’elles irradient.   

Dominique Perrault 
Mai 2005
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