Dominique Perrault Architecture

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22 | 06 | 2016

Installation de Dominique Perrault à l'Académie des Beaux-Arts

Le 22 juin 2016, Dominique Perrault a été installé au fauteuil de Marc Saltet sous la Coupole par Son Altesse l’Aga Khan. Il a ensuite reçu l’épée dessinée par Gaëlle Lauriot-Prévost dans la cour d’honneur de l’Académie, des mains de Catherine Pégard, présidente de l’établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.

Extrait du discours de son Altesse l’Aga Khan, lors de laquelle il a rappelé les grandes étapes de la carrière de Dominique Perrault et la spécificité de son architecture : « Donner une forme matérielle à vos rêves a toujours été et continue d’être, me semble-t-il, un élément essentiel de votre inspiration et de votre approche de l’architecture. Vous avez su créer des formes et des volumes, des paysages diriez-vous, qui traduisent votre perception de la valeur architecturale du vide, vide auquel l’occupant, c’est-à-dire l’humain, donne vie. Vous utilisez le vide entre les corps de bâtiments avec le même soin que dans les bâtiments eux-mêmes. Il me semble que (…) vous ne considérez pas l’architecture au premier chef comme un volume sculptural, destiné à être admiré de l’extérieur mais plutôt comme un espace dans lequel l’homme peut vivre heureux, méditer et créer. »  

Morceaux choisis du discours dans lequel Dominique Perrault a rendu hommage à son prédécesseur Marc Saltet, en s’inscrivant dans ses pas : « Pour ma part, j’arpente la rue Bonaparte pour me rendre chaque matin à l’Ecole nationale des Beaux-Arts. Sais-je à ce moment-là que j’emprunte la même voie que mon prédécesseur ? Sais-je qu’il me reviendra de réinventer l’aile Dufour au château de Versailles ? Sais-je aussi que, bien des années plus tard, je serai installé à son fauteuil ? Si nous avons partagé la même vocation, Marc Saltet et moi-même n’avons pas véritablement suivi le même parcours. Cependant, pour nous deux, c’est la commande publique qui aura présidé à nos carrières d’architectes. »  
« Mais de quelle plus belle démocratisation peut rêver un architecte lorsque c’est un commanditaire éclairé qui préside ? Marc Saltet eut la grandeur du Général de Gaulle ; j’eus celle de François Mitterrand. Et lorsqu’il réhabilitait le Trianon à Versailles, j’édifiais le long de la Seine la nouvelle Bibliothèque nationale. »  
« Quand j’imagine le nouvel hippodrome de Longchamp à Paris, ou la transformation de la Poste du Louvre, je sais que, nain sur des épaules de géant, et dans les pas de Marc Saltet, je pose ma pierre, dresse mon fer à béton et tends ma maille de fer, sur les œuvres de ceux qui nous ont précédés. Le temps fait son chemin, qui est souvent de destruction : nous le contredisons, nous construisons, et nos constructions sont des révélations. »

Photos : Bertrand Rindoff/ Getty Images