Dominique Perrault Architecture

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1989   |   1995

Bibliothèque nationale de France

Paris, France

Extrait du texte du concours,
Juin 1989

« Une place pour Paris | Une Bibliothèque pour la France
Un lieu initiatique et non un bâtiment monstre croisé entre temple et supermarché. Un lieu de référence pour l’Est parisien, lieu qui s’inscrit dans la continuité de la succession des grands vides accrochés à la Seine, tels la place de la Concorde, le Champ de Mars, les Invalides. Ainsi, le site du fleuve Seine devient majeur avec la mise en œuvre de cette place ; la colline du 13e arrondissement s’ouvre sur la Seine en se détournant de la honte des tristes tours des Portes de Choisy et d’Ivry. Opération salvatrice, rédemption du lieu, l’institution installe sa générosité, la Bibliothèque de France son rayonnement. Espace libre et ouvert à l’échelle de la capitale, horizontalité, la Bibliothèque de France déploie toute son ampleur au travers de ses quatre balises, tenseurs de la plaque, verticalité, définissant un volume virtuel qui cristallise toute sa magie, sa présence, et sa poésie.

Un lieu magique
Ce projet est une pièce d’art urbain, une installation minimaliste, le "less is more" de l’émotion, où les objets et leurs matières ne sont rien sans les lumières qui les transcendent.
Tours, étuis de verre, avec double peau et filtres solaires multipliant les reflets, amplifiant les ombres : magie absolue de la diffraction de la lumière au travers de ces prismes cristallins.
Nature décalée, avec un jardin dont on ne voit émerger que la frondaison des arbres. « Une mer d’arbres, un moutonnement de feuillages ». Une promenade initiatique sur les passerelles lancées au travers des branches entre ciel et terre. Enfin, la protection douce du sous-bois, ses odeurs et ses bruissements, les retrouvailles avec soi, un autre monde. Vision nocturne : un halo de lumière, émanant du jardin et de la ceinture de service, sertira la Bibliothèque nationale de France. Propagation d’une lumière diaphane à l’intérieur des tours de verre, pour atteindre des points culminants qui scintilleront, tels quatre phares-balises. Cette lumière liquide se répandra sur la place tandis que les tours se refléteront sur la Seine. »

Dominique Perrault
maîtrise d’ouvrage Ministère de la Culture, Secrétariat d’Etat aux Grands Travaux, Etablissement Public de la Bibliothèque Nationale de France
maîtrise d’oeuvre Dominique Perrault Architecture, Paris
bureaux d’études Perrault Associés SA (ingénierie architecturale), Séchaud & Bossuyt (structure), HGM Guy Huguet SA (gestion technique centralisée), Syseca (sécurité et télécommunications), Technip Seri Construction (fluides), Pieffet, Corbin et Tomasina (économie), ACV (acoustique), Éric Jacobsen (Sauveterre) (ingénieur agronome)
situation Quai François Mauriac, 75013 Paris
surface du site 65 300 m²
surface construite 365 178 m²
volume construit 1 500 000 m³
aménagements paysagers 10 782 m², 250 arbres (chênes, charmes, pins sylvestres, bouleaux)
aménagements urbains esplanade hors emmarchements 58 811 m²
missions complémentaires mobilier (poste de lecture : table, chaise, lampe, étagère)
maîtrise d’oeuvre Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost
ingénieur Jean-Paul Lamoureux, Paris
début des études d’exécution août 1989
début des travaux 23 mars 1992
durée des travaux 3 ans

Distinctions:
1997: Prix Mies Van der Rohe
Labellisé "Architecture contemporaine remarquable"

programme
• espaces publics (salles de lecture publiques 1556 places, salles de lecture de recherches 2034 places pour un total de 3 590 lecteurs sur 59 070 m² ),
• espaces d’accueil et de services au public (23 000 m²),
• salles de conférence (3 000 m²),
• magasins de stockage (71 000 m²), dont 26 000 m² dans les tours (environ 400 km de rayonnages, 20 millions de volumes),
• administration (36 000 m²) dont 16 000 m² de bureaux dans les tours,
• locaux techniques (35 000 m²),
• parking de 700 places (20 500 m²),
• jardin et esplanade publique.
Bibliothèque nationale de France